Le
jumelage naît en 1989 du désir d’ouverture de la nouvelle municipalité volmerangeoise conduite
par Raymond Locatelli ; il se trouve qu'Alfredo Cattaneo, maire de Calusco d’Adda, et son
conseil sont enthousiastes et les premiers contacts entre les deux municipalités
ont eu lieu dès l'année suivante.
Commence alors une belle
aventure, à la découverte les uns des autres, de nos traditions, de nos
cultures, de nos patrimoines respectifs avec, outre les visites d’innombrables
villes et sites touristiques de part et d’autre, beaucoup de temps forts comme
les séjours organisés pour les jeunes, la participation aux fêtes de « la
Bora » et du 14 juillet, la prestation de l’Harmonie Municipale à Calusco
et d’un groupe folklorique bergamasque à Volmerange, mais aussi la construction
d’une estime réciproque et d’amitiés qui durent depuis bientôt vingt-cinq ans.
Beaucoup de personnes au fil des années ont rejoint le jumelage, mais beaucoup aussi l'ont abandonné en cours de route ou sont tout simplement disparues. Pour ces dernières, nous aurons toujours une pensée attendrie et reconnaissante. On doit déplorer cependant que les belles initiatives du début se soient un peu perdues et que nos échanges se limitent à présent à un voyage annuel, tantôt à Calusco, tantôt à Volmerange.
La raison en est peut-être que les bénévoles, dont les plus actifs sont les mêmes depuis le début, se fatiguent, qu'ils n'ont plus l'énergie suffisante pour s'investir dans des projets qui demandent tout de même de la disponibilité et du travail. Mais c'est peut-être aussi parce que la société a changé, car ce sont de véritables bouleversements que nous avons connus en vingt-cinq ans !
Je vais tenter d'en répertorier quelques-uns, ainsi que leurs effets sur notre jumelage, du moins en ce qui concerne Volmerange-les-Mines.
D'abord, avec Internet, le TGV, Ryan Air, les paquebots gigantesques, les destinations "low cost and all inclusive", nous sommes devenus de plus grands voyageurs, nous partons plus souvent et plus loin, en Turquie, en Bulgarie, en Norvège, en République Dominicaine. Alors comment notre jumelage peut-il séduire de nouveaux adhérents en proposant seulement de rencontrer chaque année les mêmes personnes dans les mêmes lieux ?
Ensuite, avec la fin de la sidérurgie et surtout l'élargissement de l'Union européenne et la tranformation du Luxembourg en place financière, le village de Volmerange est devenu tout à coup très attractif. Est venue alors s'y installer une population nouvelle de fonctionnaires européens et d'employés de banques qui chaque matin et chaque soir de la semaine se retrouvent ensemble, mais chacun seul au volant, dans les embouteillages. Quand vient le soir, ils n'aspirent qu'à consommer du loisir, de la détente -pas à se prendre la tête ! Et quand vient le week-end, ils ne veulent plus rien faire du tout, et surtout pas 20 heures et 1440 kilomètres en autocar pour voir Calusco d'Adda. Ce qu'ils désirent, c'est du rêve...
Ainsi, le niveau social moyen des foyers volmerangeois s'est considérablement élevé. Et le prix du mètre carré habitable ou constructible aussi ! Quand on est un couple d'ouvriers à Volmerange, il vaut mieux travailler à deux pour survivre... ou s'exiler. Le résultat est, là encore, un besoin de rêve, d'évasion, que le jumelage ne propose pas, ou ne propose plus.
J'ai enfin le sentiment que notre société villageoise se hérisse de barricades, qu'on est moins solidaire qu'autrefois, moins ouvert, qu'on se méfie toujours un peu de son prochain, que la crainte d'éventuels problèmes est plus forte que la perspective du plaisir à partager. On ne sort plus, on ne se connaît plus, Volmerange est devenu un village dortoir où chacun vit pour soi, sans s'occuper des autres.
Eh bien, malgré tout cela, nous avons encore réussi cette année à rassembler assez de monde pour accueillir la délégation de Calusco d'Adda. Mais combien de temps encore le pourrons-nous ? Regardons-nous les uns les autres ! Combien parmi nous sont des jeunes ? Et combien parmi nous sont déjà à la retraite ? Il faut se rendre à l'évidence : une époque s'achève ; c'est la nôtre. Et si nous ne voulons pas que le jumelage dépérisse lentement, si nous voulons au contraire qu'il porte encore de beaux fruits qui profiteront à d'autres, nous devons lui donner un second souffle.
C'est pourquoi nous avons été quelques-uns (volontairement provocateurs) à proposer lors de la réunion du dimanche matin, 15 juin, 2014, que nous cessions définitivement ces voyages systématiques qui chaque année ne font se rencontrer, à quelques exceptions près, que des gens qui se connaissent déjà de longue date.
La réaction a été immédiate, et presque unanime : on ne touche pas au voyage ! Soit, cela prouve au moins que l'amitié entre nous n'est pas un vain mot. Nous espacerons cependant nos rencontres. C'est la décision qui a été prise : nous ne nous verrons plus de cette façon -rencontre de familles- qu'une fois tous les deux ans.
Reste maintenant à assurer l'avenir à long terme !
Revenir à nos objectifs originels fondamentaux, qui sont de mettre en contact le plus grand nombre de personnes possible et de tous les âges, de permettre que soient confrontés leurs points de vue, que leurs préjugés soient balayés, que chacune d'elle s'enrichisse des expériences des autres, qu'ainsi elles apprennent et s'éduquent, et que l'amitié ne soit pas un vieux plat dont on se régale en égoïstes, mais un généreux banquet toujours renouvelé, voilà ce que nous allons faire maintenant.
La raison en est peut-être que les bénévoles, dont les plus actifs sont les mêmes depuis le début, se fatiguent, qu'ils n'ont plus l'énergie suffisante pour s'investir dans des projets qui demandent tout de même de la disponibilité et du travail. Mais c'est peut-être aussi parce que la société a changé, car ce sont de véritables bouleversements que nous avons connus en vingt-cinq ans !
Je vais tenter d'en répertorier quelques-uns, ainsi que leurs effets sur notre jumelage, du moins en ce qui concerne Volmerange-les-Mines.
D'abord, avec Internet, le TGV, Ryan Air, les paquebots gigantesques, les destinations "low cost and all inclusive", nous sommes devenus de plus grands voyageurs, nous partons plus souvent et plus loin, en Turquie, en Bulgarie, en Norvège, en République Dominicaine. Alors comment notre jumelage peut-il séduire de nouveaux adhérents en proposant seulement de rencontrer chaque année les mêmes personnes dans les mêmes lieux ?
Ensuite, avec la fin de la sidérurgie et surtout l'élargissement de l'Union européenne et la tranformation du Luxembourg en place financière, le village de Volmerange est devenu tout à coup très attractif. Est venue alors s'y installer une population nouvelle de fonctionnaires européens et d'employés de banques qui chaque matin et chaque soir de la semaine se retrouvent ensemble, mais chacun seul au volant, dans les embouteillages. Quand vient le soir, ils n'aspirent qu'à consommer du loisir, de la détente -pas à se prendre la tête ! Et quand vient le week-end, ils ne veulent plus rien faire du tout, et surtout pas 20 heures et 1440 kilomètres en autocar pour voir Calusco d'Adda. Ce qu'ils désirent, c'est du rêve...
Ainsi, le niveau social moyen des foyers volmerangeois s'est considérablement élevé. Et le prix du mètre carré habitable ou constructible aussi ! Quand on est un couple d'ouvriers à Volmerange, il vaut mieux travailler à deux pour survivre... ou s'exiler. Le résultat est, là encore, un besoin de rêve, d'évasion, que le jumelage ne propose pas, ou ne propose plus.
J'ai enfin le sentiment que notre société villageoise se hérisse de barricades, qu'on est moins solidaire qu'autrefois, moins ouvert, qu'on se méfie toujours un peu de son prochain, que la crainte d'éventuels problèmes est plus forte que la perspective du plaisir à partager. On ne sort plus, on ne se connaît plus, Volmerange est devenu un village dortoir où chacun vit pour soi, sans s'occuper des autres.
Tout le groupe, le 15 juin, 2014, lors de la visite de la casemate du Grand Lot, à Escherange
Eh bien, malgré tout cela, nous avons encore réussi cette année à rassembler assez de monde pour accueillir la délégation de Calusco d'Adda. Mais combien de temps encore le pourrons-nous ? Regardons-nous les uns les autres ! Combien parmi nous sont des jeunes ? Et combien parmi nous sont déjà à la retraite ? Il faut se rendre à l'évidence : une époque s'achève ; c'est la nôtre. Et si nous ne voulons pas que le jumelage dépérisse lentement, si nous voulons au contraire qu'il porte encore de beaux fruits qui profiteront à d'autres, nous devons lui donner un second souffle.
C'est pourquoi nous avons été quelques-uns (volontairement provocateurs) à proposer lors de la réunion du dimanche matin, 15 juin, 2014, que nous cessions définitivement ces voyages systématiques qui chaque année ne font se rencontrer, à quelques exceptions près, que des gens qui se connaissent déjà de longue date.
La réaction a été immédiate, et presque unanime : on ne touche pas au voyage ! Soit, cela prouve au moins que l'amitié entre nous n'est pas un vain mot. Nous espacerons cependant nos rencontres. C'est la décision qui a été prise : nous ne nous verrons plus de cette façon -rencontre de familles- qu'une fois tous les deux ans.
Reste maintenant à assurer l'avenir à long terme !
Revenir à nos objectifs originels fondamentaux, qui sont de mettre en contact le plus grand nombre de personnes possible et de tous les âges, de permettre que soient confrontés leurs points de vue, que leurs préjugés soient balayés, que chacune d'elle s'enrichisse des expériences des autres, qu'ainsi elles apprennent et s'éduquent, et que l'amitié ne soit pas un vieux plat dont on se régale en égoïstes, mais un généreux banquet toujours renouvelé, voilà ce que nous allons faire maintenant.
Inventer et engager de nouvelles actions,
renouveler nos effectifs, remplir notre
mission formatrice, c'est bien le challenge qui nous attend. Retroussons nos manches !
Merci bien Richard
RispondiEliminaJe suis entièrement d'accord et je dirais que cela s'applique aussi aux caluschesi (et je suis la preuve vivante). Le challenge dont tu parles est la seule possible pour redonner vie à ce jumelage