Le Festival du Film Italien
de Villerupt (ville située à 15 km de Volmerange) existe depuis 1976. La forte
population d'origine italienne dans notre région et l'engouement en France pour
le cinéma italien dans cette période des années 1960 à 1980 ont immédiatement fait
son succès.
Les premières années, avec
ses 3.000 fidèles spectateurs et ses bénévoles qui faisaient tout eux-mêmes (et
surtout une délicieuse cuisine de famille !), le festival était très bon
enfant. Aujourd’hui, il accueille plus de 40.000 personnes et fonctionne de façon bien plus
professionnelle, ce qui encourage naturellement les réalisateurs à venir en
personne à Villerupt pour présenter leurs œuvres. Et c'est tant mieux !
Pour tout savoir sur le
festival 2013, allez voir ici : http://www.festival-villerupt.com/
ou bien là :http://fr.wikipedia.org/wiki/Festival_du_film_italien_de_Villerupt
Moi, je ne suis jamais allé à ce
festival mais les films italiens font partie intégrante de mes souvenirs de
jeunesse. Au cinéma de Volmerange, qui n’a malheureusement pas survécu à la
télévision, j’ai vu une quantité incroyable de péplums. Au hasard, je me rappelle « Le
colosse de Rhodes » de Sergio Leone, « Hercule contre les
vampires » de Mario Bava, la série des Maciste de Sergio Corbucci. C’étaient
des films baroques, romantiques, épiques, fantaisistes, qui nous emmenaient en
imagination dans un monde antique stéréotypé et superficiel -mais qu’est-ce
qu’on aimait ça ! Ils font sourire aujourd’hui, et pourtant, leurs héros body-buildés
en jupette romaine n’étaient pas plus ridicules que Batman avec son slip de
bain et ses oreilles de chien doberman.
J’ai bien sûr vu aussi tous les
westerns italiens -« Il était une fois dans l’ouest », « Mon nom
est personne », « Pour quelques dollars de plus » « Le Bon,
la Brute et le Truand » -que certains appelaient avec mépris les
westerns spaghetti, mais je crois que ce n’était que jalousie parce que ces films-là
renouvelaient complètement le genre et rendaient désuets les pauvres codes figés
du western hollywoodien.
Et puis, j’ai aimé le cinéma
italien plus sérieux, réaliste mais aux marges de l’outrance, qui avait
toujours une valeur de fable, qui était puissant, un cinéma humaniste, avec ses réalisateurs (De Sica, Antonioni, Ferreri,
Visconti, Pasolini, Monicelli, Risi, Fellini, Bertolucci, Scola, Moretti…), ses
acteurs (Gassman, Tognazzi, Sordi, Manfredi, Mastroianni, Volontè …) et ses
merveilleuses actrices (Sophia, Silvana, Gina, Claudia, Stefania, Anna, Monica,
Ornella…).
Aujourd’hui, on ne voit malheureusement plus guère
de films italiens en France. D’ailleurs, on ne voit
plus beaucoup de films français en France non plus. Hollywood a tout balayé,
aseptisé, standardisé, galvaudé, appauvri… Le cinéma n’est plus qu’un produit
de consommation de masse, sans valeur ajoutée, un produit à chiottes comme le papier toilette, destiné à des humains qu’on
a transformés en vaches… satisfaites de regarder passer un train.
Oui, je suis amer. C'est sans doute parce que j'attends depuis longtemps un sursaut de lucidité de notre jeunesse...
Allez, remontez-moi le moral avec vos commentaires !
RH
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